Notre collège a vu le jour en 1842
C’est grâce aux efforts conjugués de Monsieur de BEAUPOIL DE SAINT-HILAIRE, maire de Blaye, et du Baron HAUSSMANN alors sous-préfet, qu’il fut créé; une initiative sanctionnée par Ordonnance Royale en date du 4 novembre 1842. Installé rue des Nollettes (future rue du Collège) dans un ancien couvent qui fut au XIIIème siècle une institution libre pour Jeune filles.
La première année, les effectifs furent de 48 élèves et le niveau d’étude ne dépassait pas la classe de 4ème. Dès le début, une école supérieure fut annexée au collège. Elle prendra le nom d’École Primaire Supérieure en 1851.
En 1857, devant les difficultés d’exploitation, le Collège Communal devient Collège « Diocésain » de Blaye (une chapelle sera construite), pour redevenir « Communal » en 1871.
En 1890-1891, des travaux d’agrandissement furent réalisés. Aux vieux bâtiments du couvent, qui forment toujours le fond de la cour d’honneur, sont venus s’adjoindre ceux figurant en façade sur la rue du Collège, et les classes de Physique et Chimie.
En 1910, Monsieur DESMAZES est principal, les « Genêts » sont créés et le nombre des élèves en seconde est de 25.
En 1916-1918, de nouveaux travaux sont entrepris: construction des salles d’études, des nouveaux dortoirs et des classes disposées en U, fermant les grandes cours.
C’est en 1926, alors que Monsieur SAUQUET préside aux destinées de l’établissement que le Collège devient mixte. Treize jeunes-filles sont admises en première année.
En 1933, le discours d’usage lors de la Distribution des Prix est fait par Monsieur Albert PLANCHET, professeur d’histoire, qui termine son allocution en émettant le souhait que le Collège porte désormais le nom de Jaufré RUDEL. Monsieur Édouard DORÉ, maire, fera adopter ce vœu par le Conseil Municipal à la rentrée d’octobre, Monsieur FERRY étant le principal.
En 1960, les premières classes préfabriquées sont installées. D’autres ne tarderont pas à suivre… La même année, alors que Monsieur BONNEFIN est principal, le Collège Communal de Blaye devient Lycée Nationalisé Mixte.
En 1967, la Chapelle désaffectée, devenue vétuste, est démolie.
En 1972, Monsieur LACOSTE étant proviseur, le nouveau CES est inauguré. Construit sur des terrains donnant rue Jaufré RUDEL et rue du Docteur BOUTIN, ces bâtiments modernes comportent aussi un internat de jeunes filles. Les anciens bâtiments sont affectés au 2ème cycle et l’internat de garçons y est maintenu.
Juin 1991, le nouveau Lycée Professionnel de L’ESTUAIRE est Inauguré.
En 1992, sous la direction de Monsieur BRILLAUD, proviseur, le Lycée connaît d’importantes transfor- mations. Le 25 octobre, le Collège-Lycée fête le 150ème anniversaire de sa création.
En 1993, le nouveau Collège Sébastien VAUBAN est opérationnel.
En 1995, les travaux de restructuration du Lycée sont terminés.
En Septembre 2011, les deux Lycées Jaufré RUDEL et de L’ESTUAIRE sont regroupés administrative-ment avec un seul proviseur.
En 2013, restructuration de la demi-pension commune avec Sébastien VAUBAN. Création d’un préau dans la cour de Jaufré RUDEL.
Mai 2022, une mosaïque sur la vie de Jaufré Rudel est inaugurée à l’entrée du Lycée, rue Urbain Chasseloup. L’Association des Anciens Élèves de Jaufré Rudel participe aux frais de réalisation.
Qui est JAUFRE RUDEL
Au Moyen-Age, Blaye est une puissante châtellenie tenue par la famille des << Rudel » pendant près de trois siècles. La ville actuelle garde des traces de sa puissance avec les ruines du château fort et l’hôpital.
Le plus célèbre de cette famille féodale est Jaufré, troubadour. Il est difficile de distinguer dans cette biographie la part de la légende. On sait qu’il a participé à la deuxième croisade en 1147 aux côtés de Louis VII. Jaufré Rudel a sans doute péri en Terre Sainte avec d’autres seigneurs, en particulier son ami Uc Bru VII, sire de Lusignan auquel il dédie sa chanson << Qan lo rius >>.
On a conservé de lui quelques chansons qui sont parmi les meilleurs exemples des poèmes occitans du XIIe siècle. La chanson la plus célèbre est celle de << l’amor de lonh » – L’amour lointain où le thème de l’absence de la femme aimée revient comme une litanie.
C’est au siècle suivant qu’est née la célèbre légende selon laquelle le poète aurait été amoureux, sans la connaître, de Melissinde, comtesse de Tripoli, qu’il n’aurait rejointe que pour mourir dans ses bras.
Un biographe anonyme du XIIIe siècle nous dit :
«…il s’énamoura de la Comtesse de Tripoli et par désir de la voir, se croisa et prît la mer. Il tomba malade dans la nef et fut conduit mourant dans une auberge de Tripoli. On le fit savoir à la Comtesse et elle vint à lui, à son lit et le prit entre ses bras où il mourut >>.
La légende ajoute qu’elle le fit ensevelir dans la maison des templiers et que, sur-le-champ, elle entra en religion.
De nombreux poètes se sont inspirés de cette belle histoire, bien dans la tradition de l’amour courtois; Edmond Rostand en tira sa célèbre pièce << La princesse lointaine >>.
En 2000, l’opéra « L’amour de loin » sera créé à SALZBOURG par Kaija SAARIAHO avec pour auteur du livret Amin MAALOUF.
En 2001 est paru le premier livre de la romancière blayaise Mireille CALMEL, qui s’inspire librement de la vie du troubadour Jaufré Rudel.